Articles de presse sur la Grande Guerre de 14-18 en Haute-Savoie

Voici une sélection d'articles écrits par Sébastien Chatillon Calonne dans le Dauphiné Libéré.
Retrouver chaque 11-novembre dans ce journal un dossier sur la Grande Guerre réalisé par ses soins.

Dossier ' 1914-1918. Les combattants savoyards ont temoigné '

Un seuil de violence de guerre inédit dans l’histoire

En quelques jours, les Européens quittent sans transition leur vie sociale policée pour sombrer dans la violence. Certains sont même impatients, tel l’engagé volontaire annécien Georges Boucon, qui écrit ceci à sa mère : « Il faut vous dire que d’ici quinze jours à six semaines, votre fiston peut filer sur le front lui aussi et n’en est pas peu content. » Mais le baptême du feu est souvent rude. René Germain, de Thonon-les-Bains, se rappelle : « Il vint des blessés et je vis mon premier sang de la guerre : un pauvre garçon, la tête et les jambes dégoutantes de sang, qui expira en arrivant à l’ambulance. » L’attente avant une attaque constitue une source d’angoisse inouïe. Germain poursuit : « Nous ne sommes déjà plus des vivants, seulement des êtres bizarres qui s’attendent à mourir en espérant vivre, qui voudraient encore vivre, mais sans trop y croire… Comment en réchapper, perdus comme nous le serons tout à l’heure dans une terre en fusion, où tout ce qui existera tuera, où l’air même que nous respirerons sera peut-être mortel ? » Puis l’heure « H » arrive pour lui : « Baïonnette au canon ! Machinalement, on exécute l’ordre ; je regarde mes camarades : ils sont très pâles, avec des yeux étranges, et je dois leur ressembler car une angoisse sourde me serre les entrailles ». Puis la peur laisse place à l’excitation : « Cette fois-ci, c’est l’attaque : les Boches sortent. Nos fusils partent tout seuls, je tire, je tire. Enivré par cette odeur de poudre, je sens une colère sourde monter en moi et une joie confuse de pouvoir répondre aux coups que l’on a reçus. Nous lançons toutes les grenades qui nous tombent sous la main ; une fumée épaisse nous cache l’adversaire que l’on entend hurler ». Cette violence extrême constitue un traumatisme durable pour les soldats.

La religiosité du front

Le besoin de consolation engendre une véritable spiritualité des tranchées. Les combattants prient en toutes circonstances, par exemple sous les obus comme le marsouin Germain : « Je ne suis qu’un pauvre gosse qui a peur et qui voudrait quelqu’un de rassurant à ses côtés, alors je prie intensément, et je domine ma peur. » Des messes militaires sont improvisées derrière les lignes, dont le fantassin Tapponnier décrit la simplicité : « L’autel est fait de clayonnages que domine la croix faite de deux rondins. Comme officiant, un abbé-brancardier dont les gros souliers réglementaires apparaissent au bas d’une aube trop courte. Comme servant de messe, un lieutenant. En guise de sonnette : les éclatements ». On implore aussi le secours des saints : le soldat Grange observe un soldat qui « tient dans la main une petite bande d’étoffe sur laquelle est brodée le Sacré-Cœur de Jésus. C’est à St-Michel et à Jeanne d’Arc qu’il demande protection et assistance ». Le culte des camarades morts est également fervent, ce dont témoigne Tapponnier : « A 9 heures, nous allons dans la coquette église de l’endroit prier pour le camarade Berthoud, tombé en Champagne. Une nombreuse assistance se pressait pour rendre cet hommage. Qu’il repose en paix ». Enfin, des pratiques superstitieuses (scapulaires ou autres médailles porte-bonheur) doivent dévier le danger : « Remercie bien les petites de leur gentillesse de m’avoir ramassé des trèfles à quatre feuilles » écrit le chasseur Bron à sa femme. Ces diverses pratiques se complètent entre elles afin d’offrir aux soldats croyants un maximum de sécurité.

Femmes et sexualité au front

Même si l’armée est un monde masculin, les femmes sont très présentes dans les témoignages. La plus vénérée est l’épouse, qui veille sur le foyer familial : « Je me demande des fois si tu penses à moi, parce moi, je te regarde souvent sur la photo. Ça me console et il me semble que je suis chez nous » écrit Michel Dubouloz, épicier-boulanger d'Anthy-sur-Léman. La marraine de guerre, chargée du soutien moral et matériel de son filleul, est également appréciée pour ses colis. Pour les soldats hospitalisés, l’infirmière reste souvent un doux souvenir, comme pour le fantassin albertvillois Philibert Grange qui rêve au « si joli visage de mon infirmière, Mademoiselle Alice B. » Mais les carences affectives et sexuelles sont là. Par exemple, M. Dubouloz écrit à son épouse : « J’ai trop envie de te revoir. Mais si ça m’arrive, gare à ton petit sapeur. Il y a bientôt onze mois que je m’en passe. C’est long. » Ainsi, les prostituées hantent la zone des armées et les BMC sont légalisés en mars 1918. Le hussard Honoré Coudray note dans la Meuse en 1917 : « Un premier renfort d’ "horizontales" alléchées par l’appétit du gain, a débarqué ces jours derniers sous le déguisement diurne de marchands de cartes postales illustrées de nudités ». En effet, les photos légères inondent le front : le marsouin thononais René Germain se moque pour cela de son camarade, « l’inénarrable Schoeffer, qui pesait 50 kg et trimbalait constamment sur lui le vingtième de son poids en images licencieuses ! »

Paru dans le Dauphiné Libéré du 11/11/2013

Financer la guerre : les emprunts nationaux

« Souscrivez pour accélérer la défaite allemande » scande le journal Les Alpes en octobre 1918. La propagande d’Etat pousse les Français à prêter leur or à long terme afin de financer la guerre. Le département de la Savoie obéit :

  • Le 1er emprunt de 1915 (taux de 5%) rapporte 26,9 M. de F. dans l’élan patriotique de 1914.
  • Le 2e emprunt de 1916 (5%) récolte encore 26,6 M. de F. la croyance en la victoire finale reste forte parmi la population.
  • Le 3e emprunt de 1917 (4%) ne rapporte que 16,3 M. de F., car les soldats démoralisés conseillent à leur famille de ne pas souscrire pour ne pas prolonger la guerre.
  • Le 4e emprunt dit « de la libération » de 1918 (5,65%) amène 44,5 M. de F. car le contexte de victoire prochaine ainsi que le taux élevé motivent la population. Au total, 221 M. de F. sont sortis des bas de laine Savoyards. Chiffres inconnus pour la Haute-Savoie.

Paru dans le Dauphiné Libéré du 11/11/2012

Le moral des Savoyards scruté par les préfets (1914-1918)

1914 : l’élan patriotique

Dès la mobilisation générale du 2 août 1914, l'adhésion à l'Union sacrée est unanime en Savoie et Haute-Savoie. Devant le danger, un vent de concorde balaye toutes les divisions idéologiques, ralliant ainsi les syndicalistes, les socialistes et les catholiques.

1915 : la résignation

Puis l'enthousiasme des débuts de guerre retombe car l’espoir d’une victoire rapide s’effondre. La population comprend que la guerre sera longue, et les familles nécessiteuses vivent d’aides financières. Le sous-préfet de Maurienne écrit même en février 1916 : « j'ai pu me convaincre que si l'état d'esprit est si satisfaisant, c'est grâce aux allocations militaires. »

1916 : le moral reste solide

Encore épargné par les soucis matériels, l'arrière conserve le moral. « Je n'ai pas ouï dire que dans nos contrées des doutes se fassent jour sur la victoire finale... les pertes subies dans les familles sont supportées stoïquement et en silence » écrit le sous-préfet de Bonneville.

1917 : l’année des doutes

L'hiver 1916-1917, particulièrement rude engendre l’inflation, ce qui fait chuter le moral. En Tarentaise, «La réduction brusque et sensible de la ration de pain a produit une pénible impression : le public ne croyait pas que nous en étions là » écrit le sous-préfet.

1918 : restauration du moral

Au début de l'année 1918, l'opinion reste calme malgré l’inflation record car elle compte sur l’appui décisif des USA : « il règne une sorte de confiance confuse qui, sans pouvoir préciser ses motifs d'espérer, ne veut pas admettre qu'en fin de compte la cause des alliés ne puisse l'emporter » (préfet de Haute-Savoie). Le 11 novembre 1918, les Savoyards éprouvent avant tout un immense soulagement. A Chambéry, « il n'y a pas de cris, pas de tumulte ». Trop de tombes rappellent le coût de la victoire.

Paru dans le Dauphiné Libéré du 11/11/2012

Les faits d'armes des chasseurs alpins savoyards en 1914-1918

Durant la Grand Guerre, les chasseurs alpins furent utilisés comme troupe de choc, prioritairement en milieu montagneux mais pas exclusivement. Les trois bataillons d’active savoyards (11e, 13e et 22e) étaient opérationnels dès la mobilisation ; l’Italie restant neutre, ils sont immédiatement engagés dans la conquête de l’Alsace : ils pénètrent dans la plaine du Rhin, avant d’être refoulés par une violente contre-attaque allemande, malgré le sacrifice des 13e et 22e BCA. Ils se retranchent alors sur la crête des Vosges. Certains sont emmenés dans le Nord pendant la « course à la mer » : le 11e BCA annécien y prend d’ailleurs son surnom de « bataillon de Carency » en s’illustrant en Artois le 27 décembre 1914, mais au prix de terribles pertes.

Mais c’est l’année 1915 qui est la plus terrible pour nos alpins savoyards : regroupés au sein d’une « Armée des Vosges », ils mènent des attaques aussi héroïques que meurtrières sur les sommets vosgiens, et ce, sans résultat décisif. Par exemple, le Braunkopf saigna le 11e BCA, tandis que le Lingekopf sera le sinistre « tombeau des chasseurs » du 22e BCA albertvillois. Les alpins gagnent ainsi leur surnom de « diables noirs », décerné par leurs ennemis allemands.

1916 est l’année de la bataille de la Somme pour les chasseurs alpins : aux côtés des Anglais, ils doivent rompre le front. En réalité, ils tombent encore nombreux pour des gains territoriaux assez minimes. Mais ils se couvrent toujours plus de gloire : par exemple, le caporal Goutandier du 11e BCA capture à lui seul 100 soldats allemands !

Les alpins sont dispersés sur tous les points chauds du front durant l’hiver 1916-1917, avant de se regrouper sur le Chemin des Dames. C’est de là que part l’offensive Nivelle du 16 avril 1917 : tous les bataillons du département de Savoie sont engagés, mais l’offensive s’essouffle et piétine. Apparemment, les mutineries ne touchent pas les bataillons d’active, mais plutôt ceux de réserve et de marche. Par exemple, des hommes du 32e BCA de marche de Chambéry arbore un drapeau rouge et exhorte le 11e BCA à ne pas monter en ligne, mais sans résultat. Puis Pétain rétabli l’ordre et les alpins vont revoir le milieu montagnard : ils volent au secours de leurs homologues italiens, les Alpini, démoralisés après le désastre de Caporetto. Les chasseurs savoyards contribuent à colmater la brèche et en enlèvent avec brio la position clé du Monte Tomba aux Autrichiens en décembre 1917.

Puis les alpins doivent rentrer d’urgence en France au printemps 1918 car l’Allemagne a rompu le front. Par exemple, les 13e et 22e BCA chambériens défendent les Flandres en avril 1918. Nos alpins contribuent également à remporter la deuxième bataille de la Marne en juillet 1918. Ils passent alors à l’offensive et percent la ligne Hindenburg, mais encore une fois au prix de lourdes pertes. L’armistice du 11 novembre 1918 les trouve en train de chasser les Allemands de Picardie.

Le nombre élevé de décorations individuelles et collectives (citations et fourragères) décernées aux unités alpines savoyardes masque mal les pertes de ces troupes qui ont servi sans répit au cours de ce conflit. Les calculs de l’Etat-major en juillet 1919 décomptent au total 9507 chasseurs alpins morts ou disparus entre 1914 et 1918 pour les six bataillons savoyards d’active et de réserve, soit une moyenne d’environ 1500 décédés par bataillon. L’effectif de base d’un bataillon étant de 1000 chasseurs, certains ont été reconstitués plusieurs fois !

Paru dans le Dauphiné Libéré du 11/11/2011

La silhouette de nos chasseurs alpins en 1914-1918

En assistant aux cérémonies actuelles des nos bataillons alpins savoyards (27e BCA à Cran-Gevrier, 13e BCA à Bassens et 7e BCA à Bourg-St-Maurice), force est de constater que la silhouette des chasseurs alpins n’a guère changé depuis la création de ce corps d’élite en 1888. La force des traditions, mais aussi la modernité de la tenue pour l’époque expliquent sans doute ce constat. Au cours de la Grande Guerre, la couleur “gris de fer bleuté” de l’uniforme des chasseurs alpins est immédiatement identifiable, même par leurs ennemis allemands qui leur donne d’ailleurs le surnom de “Diables noirs”. Ils portent une élégante vareuse-dolman, très pratique avec son large col chevalière et ses parements de manche rabattables sur le cou et les mains en cas de grand froid. Un manteau à capuchon sans manche plié en accordéon sur le sac aide à lutter également contre les températures négatives régnant sur les sommets. Un pantalon-culotte, resserré sous le genou, est enserré dans des bandes molletières de près de trois mètres de long. Ces dernières, malgré leur mise en place peu évidente sont jugées « sportives et hygiéniques » par l’Etat-major. La coiffure du chasseur alpin est constituée de la « tarte » ; Ce large béret d’origine béarnaise est suffisamment grand pour protéger la tête du soleil, ainsi que les pieds que l’on y blottit la nuit ! Il devient vite l'emblème des chasseurs alpins mais il est efficacement remplacé au combat par le casque Adrian, orné du cor de chasse, insigne distinctif des chasseurs. La spécificité du milieu montagnard dans lequel les bataillons alpins opèrent justifie également la dotation d’équipements particuliers. Ainsi, le chasseur alpin porte des brodequins au cloutage pointu accrochant mieux à la glace, une longue canne à bec à crosse ferrée, l’ « alpenstock », pour aider sa marche car son havresac pèse tout de même 28 kg. Les raquettes ou les skis en bois, les cordes, les lunettes noires avec voilette de gaze contre la réverbération peuvent compléter l’équipement. Notons enfin que ces pièces d’habillement et d’équipement spécifiques font des troupes alpines un laboratoire dans leur domaine. Les alpins favorisent ainsi le goût du sport et de la montagne dans la société civile dès la Belle Epoque.

Paru dans le Dauphiné Libéré du 11/11/2011

Les morts de la Grande Guerre en Savoie

« La comptabilité des pertes reste très incertaine, quelquefois globalement, souvent dans le détail » annonce Jean-Jacques Becker, le plus éminent spécialiste français de la Grande Guerre, président du mémorial de Péronne. Aussi surprenant que cela puisse paraître, en 2010, nous ne connaissons toujours pas le chiffre précis des pertes de l’armée française entre 1914 et 1918. Le chiffre officiel de 1 375 800 morts et disparus définitifs avancé en 1920 par le député Louis Marin est étrangement rond n’a jamais été vérifié sérieusement depuis. Il semble que les Français de l’Entre-deux-guerres aient préféré honorer globalement la mémoire des morts plutôt que de les compter froidement un à un. Et ce flou statistique arrange l’Etat-major de l’époque, qui ne veut pas effrayer la population en lui présentant des pertes trop lourdes. Evidemment, cette lacune comptable avait interpellé en son temps les érudits locaux.

Pour le département de la Savoie, l’abbé François Gex a publié dès 1922 une double comptabilité des morts dans son essai Les Morts de la guerre en Savoie : 1914-1918. Son étude des listes communales lui fournit le chiffre de 8 881 soldats déclarés « Morts pour la France », et un sondage auprès des lecteurs du journal La croix de Savoie lui en révèle 9 843. Comment justifier un tel écart d’un millier d’individus ? En réalité, sa comptabilité est trop précoce : les communes lui ont fourni des listes incomplètes car tous les cas des soldats disparus au combat n’ont pas encore été réglés par les tribunaux civils. Au contraire, les listes paroissiales qu’il présente se révèlent excessives car elles englobent des émigrants qui avaient déjà quitté le département avant-guerre. Fort heureusement, depuis quelques années, nous disposons de vérifications fiables : un généalogiste, M. Henri Cochet, a découvert 9 345 morts en dépouillant les dizaines de milliers de fiches qui constituent les registres de la conscription militaire, disponibles aux archives départementales de Savoie. Notons que son résultat se situe exactement entre les deux fournis précédemment par l’abbé Gex.

Pour le département de la Haute-Savoie, les travaux du président de l’Académie florimontane de l’époque, François Miquet, se révèlent bien plus aléatoires : en 1923, il publie Les morts de la Grande guerre en Haute-Savoie 14/18 en s’appuyant uniquement sur une liste préfectorale de soldats diplômés « Morts pour la France ». Cette fois encore, cette étude est trop précoce : elle s’appuie sur un bilan arrêté en mai 1922, alors que les listes des noms des morts ne sont closes qu’en 1924 dans notre département. De plus, l’examen scrupuleux de ses chiffres montre de grossières erreurs de calcul et de présentation. Enfin, ses résultats sont entachés d’une lourde faute méthodologique engendrée par la méconnaissance de la terminologie pour qualifier les pertes militaires : il trouve un résultat de 9 193 combattants « Morts pour la France », auquel il ajoute 2 843 soldats qualifiés de « disparus », sans comprendre que son premier chiffre représentait déjà le nombre des morts et des disparus. Il propose ainsi le chiffre surévalué de 12 036 poilus décédés. Ma vérification récente des listes de « Morts pour la France » aux Archives départementales de la Haute-Savoie donne le chiffre définitif de 9 237 poilus décédés.

Retenons ainsi le chiffre total de 18 582 soldats savoyards morts entre 1914 et 1918. Mais précisons que la mention « Mort pour la France » sur laquelle est basée cette comptabilité est en elle-même discutable. En effet, cette récompense morale fondée en 1915 est trop restrictive, car elle n’est attribuée qu’aux soldats décédés sur le front. En sont exclus les suicidés, les condamnés par des tribunaux militaires, les malades et accidentés à l’arrière du front, ou encore les soldats détachés comme ouvriers dans des usines de la Défense nationale. Par exemple, les poilus savoyards décédés dans la catastrophe ferroviaire de St Michel-de-Maurienne le 12 décembre 1917 n’ont pas obtenu automatiquement cette mention, sans parler du cas du fusillé Ferdinand Inclair, réhabilité bien après la guerre, ou des milliers de mutilés et réformés, décédés discrètement, au cours des décennies suivantes, des suites de blessures de guerre… Ainsi, combien de soldats sont réellement décédés sous l’uniforme, ou des suites de la guerre, sans entrer pour autant dans la comptabilité officielle des « Morts pour la France » ? Un rapide sondage dans les registres de la conscription militaire de Haute-Savoie me laisse supposer qu’il faudrait majorer le chiffre des pertes officielles de 30& si l’on veut les estimer à leur juste valeur ! Au-delà de l’exposé de chiffres trop arides, il importe surtout de commémorer dignement le sacrifice de nos braves « poilus » de France et de Savoie devant le monument qui leur est dédié dans chaque commune.

Paru dans le Dauphiné Libéré du 11/11/2010